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Le bullying: mon expérience et mes conseils

Dernière mise à jour : 12 nov. 2022


Au collège, il y a un groupe de garçons qui se moquaient de moi tous les jours. C’était des insultes et des moqueries par rapport à mon poids. Ils m’ont donné des surnoms et rigolaient dans mon dos. À l’école le plus grand mensonge c’est « le harcèlement ne sera pas toléré » simplement parce que personne ne le voit. Les surveillants ne sont pas témoins, et c’est pire si on va rapporter. Et puis rapporter pour dire quoi ? « Ils se moquent de moi » ? Non, pas envie d’attirer plus l’attention, j’en avais déjà trop de la part de ces garçons. Mes amies étaient témoins, mais personne n’osait dire quoi que ce soit de peur qu’ils changent de cible. Si c’était moi qui étais témoins de ça j’aurais eu peur aussi qu’ils s’en prennent à moi. Ils étaient nombreux, et j’avais presque l’impression que c’était normal qu’ils s’en prennent à moi et pas aux autres. J’ai une amie qui est allée raconter ce qui m’arrivais à un prof, et ce prof a fait un petit topo en classe, sans viser personne, de ce que ce genre de moquerie pouvait provoquer chez les gens, et à quel point c’était mal de faire ce genre de choses. Ça a été pire après.

C’était seulement verbal au début, et puis c’est passé à de la violence physique même s’ils ne m’ont jamais touché. Ils envoyaient des petites roches sur les gens, mais j’étais toujours leur principale cible. Pourquoi je suis restée là ? Parce que je ne voulais pas me retrouver seule. Tous mes amis étaient là, c’était notre table à la récré et je ne voulais pas m’isoler. « Ignore-les », c’est ce qu’on me disait le plus souvent. Mais je ne pouvais pas ignorer ce que je ressentais à chaque fois qu’ils rigolaient dans mon dos, ou qu’ils arrivaient à me toucher avec leurs cailloux. C’était fun pour eux, c’est sûr, sinon ils m’auraient laissé tranquille.

C’était seulement à l’école, et puis ça à commencé sur les réseaux sociaux. Facebook à l’époque. C’était le moment où on commençait à se prendre en photo avec les copines, et où le nombre d’amis était important. Alors on acceptait tout le monde. Même si moi je n’ai jamais voulu d’eux sur mon profil, c’était facile de m’atteindre à travers les amies. Alors là les commentaires désagréables ont commencé. J’essayais d’en supprimer un maximum mais il en reste encore aujourd’hui. Bizarrement, c’était encore pire pour moi d’être jugée sur ce réseau, parce que c’était écrit et que c’était visible aux yeux de tous.


Inutile de vous dire que tout cela s’accompagne d’un mal-être grandissant.

Si je me souviens bien, ma maman avait remarqué et avait téléphoné à la maman d’un des garçons concernés. Et ça a été encore pire après.

Ça a duré bien deux ans en tout, et ce n’est pas beaucoup. J’ai rencontré des gens qui ont vécu ça quasiment toute leur scolarité.

J’étais devenue invisible, moi, de nature plutôt joviale et extravertie. Je ne voulais plus aller à l’école, je ne voulais plus sortir de la maison. Je ne voulais plus aller aux soirées. Parce que oui, ils ont réussi à m’humilier à plusieurs soirées aussi.

Aujourd’hui je ne vous écris pas cet article pour me plaindre ou pour chercher de la pitié. J’ai fait ma route et aujourd’hui je peux en parler librement, et je pense qu’il y a un message important à passer.


Je n’ai jamais réussi à en parler de moi-même quand il le fallait, mais maintenant je peux donner quelques conseils aux gens qui le vivent, et même a ceux qui sont témoins de ce genre de choses.

Déjà, sachez que les moqueries peuvent partir de rien. Une des questions qui m’a le plus tourmenté était « pourquoi moi ? » et « qu’est-ce que j’ai fait pour que ça m’arrive ? » et en fait bien souvent la réponse c’est : rien. On ne fait rien de mal en étant soi-même. Même un surpoids ne donne pas le droit aux autres de se moquer, ou de faire preuve de violence, qu’elle soit verbale ou physique. Ça peut paraître simple dit comme ça, mais ne les laisser pas vous atteindre.


Parlez-en, s’il vous plaît. Je sais qu’il y a des gens dans votre entourage qui sont là pour vous écouter. Vos parents, frères et sœurs, vos professeurs, l’infirmier(e) ou même la psychologue scolaire. Vos amis aussi sont là pour vous, mais j’ai conscience que bien souvent c’est délicat de les impliquer dans ces situations. Si vous ne voulez pas qu’ils interviennent directement, ils pourront faire le nécessaire pour que cela cesse, à leur manière. Je vous en prie, ça a déjà trop duré.

Enfin, quand cela s’arrête (oui, les gens grandissent et réalisent, je l’espère, le mal qu’ils font autour d’eux) laissez-vous du temps. C’est quand tout cela s’est arrêté pour moi que j’ai véritablement réalisé ce que je vivais au quotidien. Laissez-vous du temps pour souffler. Pour digérer. Parlez quand le moment sera venue, et surtout pardonnez-vous. Vous n’avez rien à voir avec tout ça.


Pour les témoins de cette violence, qui peuvent se sentir impuissant face à la situation, faites preuve de bon sens. Personne n’a envie que cela se sache, mais il faut en parler pour que cela cesse. Allez voir une personne de confiance et expliquez-leur la situation. Vous ne pouvez pas aider votre proche si vous restez dans le silence. Et ne vous inquiétez pas, si ce n’est pas facile de lever la voix et de défendre votre ami(e), on comprend, et il/elle comprendra aussi.


Pour les autres, restez vigilant. Comme dit précédemment, ce n’est pas une partie de plaisir que les gens autour de soi sachent qu’on est victime de moquerie au quotidien. Ça attire l’attention sur les potentielles raisons de la moquerie, et on en a déjà assez. « Pourquoi on se moque de toi ? » est une question qu’ils n’auront pas envie d’entendre non plus. S’ils n’ont pas envie que les gens soient au courant, personne ne le sera. Il y a certains signes qui ne trompent pas : plus l'envie d’aller à l’école. Pas envie d’aller à certaines soirées, le sport à l’école, les réunions parents/profs et la façon de s’habiller, s’il n’y a pas d’uniforme et puis un mal-être en général.


Bien entendu, je vous parle de mon expérience personnelle avec beaucoup d’années de recul, mais je sais que les choses n’ont pas changé depuis, et que la grande majorité des harcèlements scolaire commencent par un trait physique qui suscite des moqueries.


Je suis disponible pour répondre à vos questions ou simplement pour entendre votre histoire.


N’hésitez pas à partager pour toucher un maximum de gens.


Je vous souhaite une bonne journée,

Elena


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